Le respect de l’environnement est au cœur des préoccupations de l’ensemble des golfs Resonance Golf Collection. L’impact des produits phytosanitaires sur la faune et les sous-sols, la raréfaction de l’eau, les coûts des énergies sont pris en considération au quotidien afin de concilier respect de l’environnement et pérennité.
Jean Ruas, notre superintendant se livre sur les actions menées face aux enjeux écologiques au Golf de Seignosse

Le Golf de Seignosse est largement engagé depuis quelques années déjà en faveur de la transition écologique, chaque action réalisée sur le golf est mûrement réfléchie pour s’assurer du respect des ressources naturelles et de la biodiversité qui nous entoure.
Jean, notre superintendant, axe son travail autour de trois piliers qui constituent les fondamentaux d’un entretien responsable :
- La gestion de l’eau
- La préservation de la biodiversité
- L’utilisation contrôlée de produits
1. La gestion de l'eau
Comme tous les parcours de la côte landaise, notre gestion l’eau est très particulière. La dune bloque l’écoulement naturel des eaux et très concrètement nous en avons trop, surtout l’hiver… Et ce malgré nos forêts de pins maritimes qui ont été plantées pour justement assécher toute cette zone autrefois marécageuse. Donc si l’on ne rabat pas la nappe phréatique, celle-ci va submerger non seulement plusieurs trous du parcours, mais aussi des habitations voisines. Pour l’instant ce trop-plein est rejeté à la mer, comme le ferait le cycle naturel de l’eau. Mais on réfléchit activement avec la mairie de Seignosse à des solutions qui nous permettraient de conserver cette eau pour la réutiliser en été.
Ce n’est pas parce qu’on a trop d’eau que nous n’arrosons pas avec beaucoup de précision et de précautions. Notre nouveau système d’arrosage, installé entre fin 2022 et début 2023, vise à maintenir l’herbe à son seul état de survie en été. Nous avons modifié l’implantation des arroseurs du parcours pour les rendre plus efficaces. Ceux-ci ont aussi une portée moins grande qui permet de réduire les quantités d’eau utilisées en étant plus précis. Cette économie sera au minimum de 30% de notre consommation précédente.


Sur les greens nous avons désormais des arroseurs dits « back to back ». Ce sont deux arroseurs dos à dos qu’on peut gérer indépendamment. L’un est dirigé vers le green, l’autre vers l’avant-green. On peut donc choisir de ne pas arroser un green pendant quelques jours afin de l’assécher si besoin tout en gardant ses abords plus humides. D’un point de vue agronomique c’est très intéressant car assécher les greens permet de limiter les graminées gourmandes en eau, comme le pâturin, et de renforcer celle qu’on veut implanter comme l’agrostis. Cela permet aussi de développer le système racinaire des greens. Il faut quelque part stresser la plante et la forcer à aller puiser ses ressources en profondeur.
Voilà pourquoi on accentue dans le même temps nos opérations mécaniques car notre volonté est de diminuer le taux de matière organique. On veut enlever ce qu’on nomme souvent le « feutre » car il agit comme une éponge dans un lavabo. Ce feutre empêche d’avoir des greens fermes et conserver un maximum d’eau ce qui est un vecteur de maladies. Notre idée est d’inverser la tendance en extrayant ce feutre et en y ajoutant du sable qui va être beaucoup plus filtrant. Voilà pourquoi on effectue une fois par mois une opération d’aération et deux fois par mois, une opération de verticut ou de sablage. De plus, on ne tond pas les greens tous les jours, mais on alterne entre une tonte et un roulage. On renforce ainsi la plante tout en garantissant une surface de jeu ferme et roulante.


2. La préservation de la biodiversité
Être très attentif à la biodiversité de nos parcours est important à double titre. D’abord pour préserver la nature présente de fait sur le golf, pour la mettre en valeur en laissant par exemple pousser des prairies fleuries sur des zones hors jeu ou des bruyères endémiques dans les sous bois. Mais aussi pour nous aider à entretenir le parcours au sens propre. Certaines de nos problématiques d’entretien peuvent être réglées et combattues avec l’aide de la macrofaune. Par exemple, des insectes comme le moustique ou les gros cousins qui pondent des larves dans les greens sont des vecteurs de maladies. Mais des oiseaux comme les mésanges mangent une quantité considérable de ces insectes comme de chenilles processionnaires, très présentes dans nos forêts de pins. Du coup mettre en place des nichoirs sur le parcours leur permet de mieux s’approprier l’endroit et d’y rester. Idem pour les chauves-souris pour lesquelles on a mis en place des refuges et pour qui on laisse certains arbres morts dans les zones forestières. Tous ces oiseaux ou ces insectes sont en quelque sorte nos précieux auxiliaires d’entretien.


3. L’utilisation contrôlée de produits
L’arrivée du zéro phyto est une aubaine pour nous. C’est ce qui nous permettra d’être le plus vertueux possible. D’autant plus que depuis maintenant quelques années, la tendance est à l’utilisation de produits de biocontrôle. Pour simplifier, il faut différencier le produit phytosanitaire qui est généralement établi chimiquement, tandis que la plupart des biocontrôles sont des produits dont la substance de base est naturelle. Ce sont des bactéries, des champignons tout ce qu’on trouve dans la nature et qu’on réplique pour les positionner sur nos greens.
Sauf que la grande majorité de ces produits nécessitent des actions mécaniques en amont pour être bien implantés et donc efficaces. Il faut les mettre directement dans le sol car si on les épandait à la surface sans opération mécanique, le produit serait évacué dès la première tonte. Les opérations mécaniques, ces aérations, ces sablages, ces pointes sont donc doublement importantes.


A Seignosse, on utilise tous les produits de biocontrôle autorisés sur le marché. Mais on ne peut traiter qu’en préventif et non en curatif avec ces solutions. Car actuellement aucun biocontrôle ne permet de traiter une maladie en curatif, ni de pleinement nettoyer une zone contaminée. Très clairement les greens ne survivraient pas aux fortes attaques fongiques. D’autant que Seignosse a la particularité climatique de se retrouver presque comme dans une étuve. Même l’été le climat y est relativement doux et humide et donc propice à l’apparition de maladies. Très concrètement, si cet hiver on avait utilisé seulement des produits de biocontrôle, on aurait perdu les greens au mois de juin suivant.
2025 et le 0 phyto, ça arrive vite. La transition est bien là et il faut qu’on soit tous ensemble : joueurs, directeurs, jardiniers. C’est aussi pour ça qu’il est essentiel de bien communiquer sur nos opérations, sur leur utilité, sur leurs impacts. Les joueurs doivent comprendre que cette transition nécessaire vers un entretien plus vertueux va forcément avoir un impact sur leur parcours. Il faudra peut-être jouer un petit peu moins, plutôt que pas du tout pour laisser le temps de réaliser correctement ces opérations mécaniques.
Label Golf pour la Biodiversité

Les labels sont très intéressants puisqu’ils obligent les golfs à réfléchir différemment. On a bien sûr conscience de la quantité d’espèces qui sont autour de nous sur un golf. Mais on ne les nomme pas forcément. Grâce au travail d’inventaire lié au label pour la biodiversité on peut bien mieux identifier des espèces, le plus souvent endémiques, à mettre en valeur ou à mieux protéger.
Cette année par exemple, on a créé des nichoirs à Martin Pêcheur dans quelques zones du parcours. Ce sont des oiseaux qui nichent à même le sable près des berges. On tente de leur créer un habitat tranquille. Certains sont visibles des joueurs et d’autres un peu moins justement pour garantir une forme de tranquillité aux oiseaux.